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RÉCIT DE LA CONFÉRENCE AVEC ANNA SUSHCHENKO

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Au sein de la ville de Tours, de nombreux réfugiés ukrainiens sont accueillis par des familles et associations. Certains d’entre eux font partie de quelques associations de réfugiés volontaires, et sont disposés à raconter leurs expériences. Voici l’une d’entre eux.

Le mardi 3 mai, s’est déroulée au sein du lycée Grandmont, une conférence de presse avec comme intervenante une réfugié ukrainienne, Anna Sushchenko, présente ici pour raconter son vécu du début de la guerre et des tentatives d’invasion russes. Elle nous aura présenté en détails les événements des premières semaines de conflit ainsi que son parcours personnel jusqu’à aujourd’hui.

Elle nous a tout d’abord raconté les premières heures compliquées de cette situation de guerre. Commençant à 5h du matin dans sa ville de résidence Zaporijia le 24 février, ses premières pensées et réflexes font parti de son récit. Vérifier que sa famille se porte bien ainsi que ses enfants, réunir les affaires essentielles comme son passeport et enfin rejoindre un lieu plus en sûreté étaient les principales préoccupations de la femme de 39 ans. Elle partira donc en direction de villes de l’Ouest épargnées par les bombes, la route durera 3 jours au lieu d’un nécessaire normalement pour parcourir cette distance. Cela étant du aux nombreux autres réfugiés sur la route et aux restrictions sur l’essence et les vivres par exemple. Anna et ses enfants arriverons donc à Lviev au terme de ce périple.

Par la suite, elle aidera en tant que volontaire à la collecte et à la fabrication de vêtements chauds pour les soldats pendant quelques semaines pour les protéger du grand froid de cette période de l’année. Elle participera aussi à la récolte et à la préparation de vivre comme la nourriture et les médicaments pour les soldats professionnels. Elle racontera la grande mobilisation de la population sur place, et l’organisation des résistants pour permettre la survie et la lutte contre les attaques russes.

Elle s’engage dans une association d’aide aux réfugiés dans la zone de frontière de Berehovo proche de la Hongrie. Au bout de quelques semaines, elle rejoint la France grâce ses contacts accompagnée de ses enfants dont sa fille Lisa et son fils Nikita. Aujourd’hui, elle a de nouveaux projet comme récolter des fonds pour aider l’Ukraine et continue de chercher de nouveaux moyens pour aider son pays.

Camélia Moudjeb  et Ewan DEMAZIERE, Première HGGSP 9, Lycée Grandmont; 03/05/2022.

 

Edition spéciale : guerre en Ukraine


PORTRAIT

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Anna Sushchenko est venue témoigner du quotidien des Ukrainiens depuis le début du conflit. Rencontre avec une femme prise entre les cauchemars des explosions et l’espoir d’un retour à la paix.
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« Du jour au lendemain, notre vie a changé. C’était horrible, nous ne savions pas quoi faire », raconte Anna Sushchenko. A 39 ans, cette mère de famille voit sa ville natale, Zaporijia, vivre au rythme des explosions. « Pendant les trois premiers jours, tous les habitants des grandes villes d’Ukraine ont entendu les bombes plusieurs fois par jour », poursuit-elle dans un rire nerveux.
    
 Ce mardi 3 mai 2022, Anna témoigne au lycée Grandmont. C’est le 24 février 2022 qu’Anna se réveille par les bombardements russes. Son premier réflexe ? « J’ai appelé ma mère, vivant dans la banlieue de Kiev, qui elle aussi entend les bombardements », témoigne cette directrice d’une agence de communication. Sur le coup, elle ne comprend pas ce qui arrive.
 En apprenant qu’une guerre débute, elle fuit sa ville natale avec ses deux enfants, son fils Nikita, 12 ans, et sa fille Elisabeth, 5 ans. Cette ancienne mannequin nous raconte avec nervosité son trajet : « Nous avons mis trois jours au lieu d’un seul pour arriver à Vinnytsia », ville étape vers la destination finale, la frontière avec la Hongrie et la Pologne.
Seule, la jeune mère doit faire face aux embouteillages anxiogènes ; au manque de nourriture, les magasins sont fermés par manque de personnel ; aux contrôles militaires et aux restrictions d’essence, seulement dix litres par voiture.
Anna et ses enfants arrivent finalement à Berehovo, une ville plus sécurisée à la frontière de la Hongrie. Femme engagée, elle se mobilise pour son pays et contribue à l’empaquetage de repas destinés aux soldats ukrainiens : « On inscrivait des messages sur les boîtes, « on vous aime », « bises », « Allez l’Ukraine », dit-elle dans de grands sourires.
Elle s’engage aussi dans la production de cagoules, de chaussettes et de survêtements chauds pour aider les combattants ukrainiens contre le froid.
Depuis début avril, Anna et ses enfants vivent dans une famille d’accueil française à Tours. « Je ne pouvais pas rester sans rien faire », lâche-t-elle. Aujourd’hui, elle est bénévole et impliquée dans les collectes de fonds pour aider les habitants de l’Ukraine dans leur quotidien difficile.
La suite ?« Evidemment, j’aimerais retourner en Ukraine à Zaporijia », explique Anna, qui mène une vie difficile, loin de sa famille et de ses amis. « La nuit, j’ai des flashs, je fais des cauchemars. Parfois je pleure la nuit, et le jour aussi ».

Léane Vacheresse et Jules Clause, Première HGGSP 9, Lycée Grandmont; 03/05/2022.

La Fabrique de l'Info , une activité pédagogique de la spécialité HGGSP ( Histoire Géographie, Géopolitique, Sciences Politiques) encadrée et animéé par Stéphane Frachet, journaliste aux Echos, au Parisien , correspondant AFP et Gérard Urvois professeur de la discipline.


 

Portrait Anna

Portrait

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Anna Sushchenko : « La nuit, je pleure »

Rencontre avec Anna Sushchenko, 39 ans, qui a fui à Zaporijia à l’est de Ukraine. Elle nous raconte son histoire de réfugiée ukrainienne engagée.

 

« La nuit je pleure », raconte Anna Sushchenko en livrant son témoignage devant des lycéens de Grandmont la semaine dernière. Cette Ukrainienne de 39 ans, mère de 2 enfants, Nikita 12 ans et Elizabeth 5 ans, a fui la guerre, laissant son mari Serhii et son beau fils Danil 19 ans, retenus par la Défense territoriale de son pays. « Le matin du 24 février, nous nous sommes tous réveillés sous les bombes », se souvient-elle. « Et là que faire ? Qu’est-ce qu’on fait quand des explosions retentissent sous nos fenêtres ? », interroge-t-elle.

Cette ancienne top-model, grande blonde élancée aux yeux bleus, dirigeait une agence de mannequinat avant le déclenchement du conflit. Très vite, cette maman bilingue, qui maitrise bien l’anglais, s’engage dans l’accueil des réfugiés et dans l’aide aux soldats, notamment en confectionnant des cagoules, des foulards, des sous-vêtements chauds ou encore des gilets pare-balles… Chaque jour, de nouvelles tâches lui étaient proposées.

« Nous avons aussi participé à la distribution de nourriture pour les soldats. Tout le pays est mobilisé. Les cuisiniers travaillent bénévolement. On veut tous sauver notre pays. Le plus important c’est la liberté », clame Anna dans de grands gestes expressifs.

Elle est venue en France pour témoigner de « cette horrible agression ». Apparemment cool et sereine comme elle le dit, elle ne cache pas ses émotions : « Tous les jours j’essaie de rester calme, mais des images de guerre me reviennent tout le temps. La nuit je pleure, je fais des cauchemars. Et le jour aussi parfois »,

Elle est aujourd’hui volontaire et engagée dans la cause humanitaire de l’Ukraine. En étant membre de l’association Touraine-Ukraine, elle continue d’apporter un soutien permanent aux réfugiés ainsi qu’aux soldats Ukrainiens, en confectionnant des cagoules, des vêtements, et des gilets pare-balles.

 

Messad Sahel et Ève Desvaux.

 

 

La Fabrique de l'info

La Fabrique de l'info, c'est une sélection d'articles rédigés dans le cadre de la spécialité HGGSP ( Histoire Géographie, Géopolitique, Sciences Politiques), comme ce portrait d'Anna, venue témoigner du quotidien des Ukrainiens depuis le début du conflit. L'activité est encadrée et animéé par Stéphane Frachet, journaliste aux Echos, au Parisien , correspondant AFP,  et par Gérard Urvois professeur de la discipline.
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